Soldes d’hiver : pourquoi les tailles 42 et plus sont rares avec les marques françaises ?

Zadig et Voltaire, Bérénice, Claudie Pierlot, Sandro… Les marques françaises font rarement de grandes tailles. Pourquoi ? Celles qui s’habillent en 42 et plus ne figurent donc pas parmi les cibles des créateurs français ?

Plus d’une Française sur deux est de taille 42 ou plus

Les soldes d’hiver commencent. Mais beaucoup de femmes françaises ne peuvent pas en profiter pleinement. Ce n’est pas faute de moyen, non ! C’est plutôt parce que les boutiques ne disposent pas de vêtements à leur taille. En effet, il est très rare que les vêtements de marque française soient disponibles dans des tailles 42 et plus. Les Françaises sont pourtant plus de la moitié à être dans ces tailles.

Du coup, ces femmes « pas mal dans leur corps » ne peuvent pas acheter des vêtements dans toutes les marques. Elles doivent éviter les marques françaises, qui proposent pourtant des remises très alléchantes en cette période de soldes d’hiver. Quel dommage !

Le 42 est une grande taille ?

Une jeune femme disposant d’un corps athlétique et d’une allure longiligne ne trouve plus de vêtements qui lui vont chez Maje et Sandro. Ces marques ont en effet décidé de ne pas proposer des tailles 42 et plus.

Une autre femme a subi le même sort chez Claudie Pierlot. Elle a demandé un pantalon en 42. Mais la vendeuse lui a clairement dit que la boutique ne fait pas de grandes tailles. Six mois après, elle est entrée dans une autre boutique de Claudie Pierlot, et a encore demandé un pantalon en 42. La réponse est la même : « La boutique ne fait pas de grandes tailles. »

La taille 42 serait donc déjà grande chez les créateurs français ? Pauline et Julie, fondatrices de la marque portant leur nom, avaient pourtant un jour affirmé au HuffPost que ce sont les plus de 44 qui sont classés grandes tailles dans le secteur de la mode.

Grande taille ou pas, le 42 regroupe une grande tranche de clientes potentielles. Pourquoi les marques françaises écartent-elles donc cette part du marché ? Pour satisfaire leur plan marketing et pour minimiser leurs dépenses. Sachez toutefois que les comportements des consommatrices de mode figurent aussi parmi les raisons qui poussent les marques à s’arrêter à la taille 40.

Les grandes tailles dégradent l’image de la marque

C’est l’impression que les créateurs ont des grandes tailles, celles à partir de 42. En proposant de telles tailles, la marque se sent dégradée, car seules les petites tailles font d’elle de haute gamme. Bien sûr, ces marques ne le diront jamais, de crainte de s’attirer les foudres du public !

Les marques françaises se situent dans la catégorie du luxe abordable. Elles ne sont pas des marques très luxueuses, où les bénéfices sont gros mais que la quantité de vente est très minime. Elles ne sont non plus des marques de bas de gamme, où peu de bénéfices sont réalisés mais que la quantité de vente est très importante. Dans le luxe abordable, les marques françaises sont dans la moyenne tant sur les bénéfices réalisés que sur la quantité de production et de vente.

C’est pourquoi ces marques doivent soigner leur image, notamment dans le contexte actuel où la concurrence fait rage. Elles misent sur l’image de la Parisienne, ou de la Française, afin d’avoir leur place sur le marché national et étranger. La mode parisienne, la mode française, c’est pour les femmes minces. C’est d’ailleurs pourquoi les vendeuses dans les boutiques françaises sont jeunes, minces, belles : elles représentent pour ainsi dire la marque.

Les comportements des clientes en sont une des raisons

En ne proposant pas des tailles au-delà de 42, les marques veulent entrer dans le jeu des clientes. Celles-ci pensent que le 38 est la taille idéale. Du coup, elles veulent rentrer toutes dans cette taille.

Les boutiques devraient donc complimenter chaque cliente, la faire rentrer dans du 38, sinon elles risquent de ne plus voir cette cliente revenir. Les grandes tailles, c’est comme une offense chez les clientes.

Les grandes tailles engendrent un surcoût

La question financière tient aussi une place importante dans la décision de s’arrêter à la taille 40. Les grandes tailles exigent beaucoup plus de dépenses que les petites tailles, en tissu par exemple, en croquis et en patrons également. Les contraintes de réalisation ne sont non plus les mêmes. Alors que le prix de vente reste identique à celui des petites tailles.

De plus, les vêtements de ces tailles ne sont pas très vendus. Elles occupent trop de place dans les boutiques, alors qu’elles ne rapportent pas beaucoup.